Histoire du Wax
Découvrez l'histoire du tissu Wax
Le Wax est un tissu qui ne cesse de rejoindre les garde-robes occidentales depuis quelques années. Il se porte de toutes les manières : robe, sac, t-shirt, pantalon… Il n’y a que votre imagination qui limitera son utilisation dans votre création. Ce tissu qui a commencé à faire le bonheur des ouest africains tient ses origines d’une technique de création artisanale indonésienne.
Les origines du Wax
Le mot Wax signifie « cire » en anglais. Il fait référence à une technique artisanale indonésienne « le batik javanais » qui consiste à appliquer des petites gouttes de cire sur du tissu pour former un dessin. Ce tissu artisanal appelé ‘sarong’ demande un travail minutieux qui demande beaucoup de temps. C’était donc des tissus réservés à l’élite indonésienne.
Les Hollandais qui vivaient en Indonésie ont tenté d’industrialiser la fabrication de ces tissus artisanaux. Hélas, les tissus n’ont pas rencontré le succès escompté auprès des Indonésiens qui ont trouvé eux-mêmes une technique pour réduire le temps de fabrication et donc de le rendre plus abordable.
Ainsi, après l’échec rencontré l’usine hollandaise de wax était dans l’embarras. Elle n’avait pas de client jusqu’au jour où le tissu frôla le continent africain.
Insertion en Afrique du Wax
L’insertion du tissu Wax se fit à cause de la guerre des Padri ou les Hollandais étaient engagés. La hollande (Pays-Bas) avait envoyé des soldats ghanéens se battre à Java qui à leurs retours chez eux rapporta des tissus aux motifs colorés.
Le succès fut au rendez-vous. C’est ainsi que la toute première cargaison de Wax hollandais arriva au Ghana en 1893.
Très vite le tissu allait frapper aux portes des pays voisins, notamment au Togo. Où les femmes commerçantes ont en fait un véritable marché.
Les Nana-Benz
Les Nana Benz font partie intégrante de l’histoire du Togo. Ce sont les femmes d’affaires togolaises pionnières dans le commerce de tissu Wax. Elles ont joué un rôle dans la valeur de ces tissus colorés grâce aux histoires créées autour des motifs.
En effet, un tissu devenait populaire lorsqu’il était attaché à une histoire. Un événement politique, un nouveau disque, suffisait à ces commerçantes pour nommer ces tissus wax appelés ‘pagne’ au Togo.
Voici quelques exemples des pagnes les plus connus :
À gauche : Mon mari est capable (Bénin) // À droite : Angelina (au Togo), Ya Mado, Miriam Makeba (Congo)
En plus d’être créatives, les femmes commerçantes ont mis en place des contrats d’exclusivité avec les fournisseurs hollandais. Dans le but, d’être une minorité de femmes à avoir le monopole sur la redistribution des tissus en Afrique de l’Ouest.
Le succès économique fut au rendez-vous, les chiffres d’affaires et les bénéfices étaient renversants. Ainsi, ces femmes parfois illettrées se sont vues devenir millionnaires, et même milliardaires pour certaines dans les années 70 et 80.
Une richesse qu’elles célébraient en roulant en Mercedes Benz. Une marque de voiture que même le gouvernement ne pouvait pas encore s’offrir à l’époque. Par conséquent, elles mettaient à disposition de l’État leurs voitures lors de manifestations politiques.
D’ailleurs, c’est en 1972 en accueillant le président français Georges Pompidou qui leur valut leur surnom de Nana Benz. Aujourd’hui âgées de 75 à 90 ans, les reines du textile ont transmis leur savoir à leurs filles : les nanettes.
Sources :
- Vlisco.com
- Wax Stories - Fondation Zinsou
- Le crépuscule des Nanas Benz - jeune afrique